Interstellar, et les trous de l’univers

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Hier, je suis allé voir Interstellar à l’occasion de sa sortie dans un ciné pas loin de chez moi.

Ce film m’avait déjà attiré l’attention lorsque le trailer est apparu car je lisais justement pas mal de documents/articles sur le voyage interstellaire et quels sont les défis majeurs de la science à relever pour espérer un jour explorer des exoplanètes. En fait, le sujet en soit me passionne vraiment, mais au vu de notre faible niveau de connaissances à l’heure actuelle sur le domaine, j’ai compris que le film ne pourrait pas le traiter de manière suffisamment réaliste d’un point de vue scientifique.

En effet, pour l’heure nous n’avons absolument aucun moyen de traverser des distances aussi longues : l’étoile la plus proche de notre système solaire se situe tout de même à plus de 4 années lumières !
Or il est encore scientifiquement inconcevable de construire un engin capable de voyager à la vitesse de la lumière, et le mieux qu’on saurait faire pour le moment c’est atteindre 10% de cette vitesse (grâce à des moteurs à fusion nucléaire!) ce qui veut dire qu’on mettrait plus de 40 ans à atteindre la destination !

Le problème se pose, puisque cela supposerait de maîtriser à la perfection la technologie de cryogénie (conserver à l’état gelé des corps vivants dans un état intact pendant une très longue période) ce qui est loin d’être le cas actuellement. (nous n’en sommes encore qu’à nos débuts dans ce domaine)

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Les exoplanètes, un des grands défis futurs de l’humanité

Concernant Interstellar, c’est différent car le film évoque la possibilité de voyager à travers les trous de ver, qui sont des déformations de l’espace temps permettant de parcourir de voyager d’un point à l’autre de l’univers en très peu de temps. Malheureusement, ce n’est que purement théorique pour l’instant, et rien de tel n’a encore été observé et surtout, même si cela existait, il serait beaucoup trop dangereux d’y aller, tellement ces « vortex » seraient instables.

Troisième trailer du film

Ce film pour moi, c’est surtout une représentation métaphysique et surréaliste de cette possibilité, en nous plongeant dans la peau d’un pilote expérimenté qui a pour mission de sauver l’humanité de son extinction (tiens tiens… ça me rappelle étrangement d’autres films de SF holywoodiens :D) en trouvant une exoplanète où les humaines peuvent y vivre car la Terre va bientôt sombrer dans le chaos à cause de la pollution qui détruit peu à peu toutes les ressources vitales. (nourriture, céréales, etc…)

Jusque là, tout va bien, sauf que rapidement on se rend compte que le scénario est trop complexe pour être abordé en seulement 2h50 (oui, je dis bien seulement) car il y a trop de séquences différentes qui mériteraient toutes d’être approfondies.

C’est vraiment dommage, car ce film aurait pu être un chef d’oeuvre s’il était découpé en plusieurs parties avec pour le coup une vraie histoire et le côté anticipation/avant-gardisme scientifique très intéressant du voyage interstellaire. Au final, j’ai été un peu déçu de ce film, je l’ai aimé mais sans plus car je l’ai trouvé trop prévisible, et l’histoire est assez bâclée quand même, on passe trop vite d’une scène à l’autre, on a du mal à nous plonger dans l’histoire, les personnages sont pour certains pas assez travaillés, et on a encore une fois le schéma type de la dream team qui part en mission et après tout l’équipage crève sauf le héros et/ou la héroïne…

Autre point : la crédibilité à certains passages fait vraiment tâche. Pour ceux qui ont vu le film, voici pourquoi je le trouve d’un ridicule par moments : à la fin du film, le héros se fait aspirer par un trou noir, puis traverse le temps et l’espace, transcende les lois de la physique et parvient à agir sur son passé en codant la montre en morse (d’ailleurs je sais même pas comment il a réussi à faire ça m’enfin bon) et ensuite se fait éjecter du trou noir normal pour se retrouver à nouveau dans l’espace, inconscient, et se réveille ensuite quelques années plus tard sans aucune égratignure comme si tout ça n’était qu’un mauvais rêve, bref…

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Le trou noir vu dans Interstellar, le vaisseau le frôle comme si de rien était !

C’est là que j’ai compris où le film voulait en venir : Nolan veut nous prouver encore une fois qu’il adore et sait jouer avec le temps (il nous avait déjà fait le coup dans Inception, mais là avec le héros adulte qui rencontre sa fille alors que celle-ci a déjà plus de 80 ans, lol sans commentaire…), et qu’il sait également manier les images très brillamment pour nous donner un spectacle émotionnel et visuel somme toute agréable. Le seul souci c’est que tout ça est quand même vraiment tiré par les cheveux là. Alors oui, c’est super beau esthétiquement, avec même une petite touche de poésie par moments, mais pour moi un SF aussi sérieux (qui traite quand même de la colonisation d’exoplanètes par l’homme) doit rester plus cohérent avec la réalité, du moins plus que ce spectacle surréaliste auquel on assiste.

Au final, seuls les effets spéciaux ne déçoivent pas, et la bande son (+ les effets sonores !) aussi qui est vraiment très réussie. (sans pour autant transcender d’autres grands titres de SF)

Conclusion, je vous conseille quand même d’aller le voir, mais sachez que la plupart des scènes qui vous sont montrées ne tiennent que purement de la théorie et qu’il ne faut pas trop les prendre au sérieux. (pour le moment, en tout cas)
Non, ce que Nolan veut c’est nous faire réfléchir sur la notion du temps, qu’est-ce qui se passerait si un jour on était capables de le contrôler, ou en tout cas, d’agir dessus comme jamais nous avons réussi à le faire ? Dans ce film, on comprend clairement que le temps est le pire ennemi de l’homme, tout comme il est l’élément le plus important à l’échelle de la vie.

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